Ce matin j'ai vu les religions comme des cages.
Des cages rondes ou oblongues ou carrées,
Avec des perchoirs, avec des étages,
Sur lesquels les oiseaux blessés ne pouvaient pas monter.
Tous étaient blessés et se blessaient encore
Contre les grilles, contre les barreaux
Et les uns les autres, sauf s'ils étaient trop morts,
Somnambules, faibles et falots.
Les gardiens aux intentions invisibles veillaient,
Sans voir que les portes étaient ouvertes
- Mais ne pouvaient que laisser entrer -,
Par où le chat de ses pattes alertes
Parvenait à atteindre les fidèles
De divers coups mauvais que personne ne voyait arriver.
C'est qu'il y avait ce chat, fort et cruel ;
Dans la maison, et qu'il se l'appropriait
Dès que le Maître s'éloignait.
Et puis il y avait des oiseaux libres,
Qui, malgré leurs blessures qui guérissaient,
Voleter vers le plafond et tenaient en équilibre
Quand ils se posaient sur les hauteurs d’armoires à glace.
Le Maître ainsi libérait ceux que leur cage ennuyait,
Ou ceux qui venaient du dehors et acceptaient de prendre place
Dans ce lieu devenu provisoire, que le Maître consentait
Au chat, qui en faisait un espace désormais incongru, insalubre.
Et donc ailleurs le Maître construisait une toute nouvelle et belle maison
Où il n'y aura plus de souffrances, de stress et rien de lugubre,
Une maison joyeuse éternelle sans murs et faux-plafond.
Quand Jésus meurt crucifié, il opère en fait la plus grande œuvre jamais accomplie par un homme : il accomplit en plénitude la Loi - Torah ou religion - donnée par Dieu aux israélites comme termes (dispositions, enseignement, ordonnances, préceptes...) sur lesquels tous les hommes ont à fonder leur existence s'ils désirent revenir dans une relation avec Lui.
Ce qui signifie
1/ Qu'une obéissance absolue aux instructions (termes, prescriptions, directives...) d'un ensemble de lois qui se dit constituer une religion ne peut que conduire à la mort !... Donc qu'une religion n'est pas un moyen d'obtenir la vie qui nous met ici-bas en relation avec Dieu...
2/ Que Dieu lui-même se faisant homme est venu accomplir une fois pour toutes l'obéissance impossible aux hommes "ordinaires" afin de les libérer de ce joug terrible qu'est une religion, dès lors qu'individuellement ils croient que Jésus a obéi à leur place pour la satisfaction de la justice du Dieu trois fois saint...
3/ Que "le chat" du poème, Satan, qui tenait les hommes captifs par leur religiosité autant que par leurs vies dissolues, perd tout à coup tout droit sur ceux qui ont hérité d'une loi religieuse dès lors qu'il croit en Jésus comme étant celui qui les libère de ce joug et leur donne à la place l'Esprit (éternel) de Dieu comme force pour triompher des forces du mal en eux et de la mort spirituelle qui est le lot naturel de tous.
Bonne réception. Que Dieu vous aide par Jésus-Christ et par son Esprit à devenir un de ces oiseaux libres à qui il accorde déjà une belle liberté ici-bas, qu'il garde du "chat", et à qui il donne bientôt une habitation dans son ciel éternel et dans une nouvelle création qui vient qui n'aura pas de fin (Apocalypse ch. 21).
Claude T. 12 déc. 15 ALGDDV