23 décembre 2016
5
23
/12
/décembre
/2016
09:25
L'Amour est une haute-montagne dans un lointain
Qui nous semble incertain.
Pourtant on l'aperçoit, on en goûte parfois
Le bonheur, la candeur, la loi
Qui fait taire les malheurs.
Ses sommets sont brillants et brûlants à nos cœurs
Mont-Blanc ou Everest, plus beau qu'un Kilimandjaro,
Avec des hauts-plateaux paisibles verdoyants
Et des eaux fraîches les parcourant,
Jaillissantes en torrent ou posées
En des lacs tendus noirs ou bleus
Reflétant leur écrin aux pics sans espoir.
Et je veux cet Amour !... Le gravir où c'est beau,
Me rouler dans ses vagues, ses ondes, ses cristaux…
Mais comment l'ordinaire que je suis
Le profane que je vis montera-t-il là-haut ?
Comme si un Pic du Midi et de nuit
Pouvait s'atteindre à la lueur d'une bougie,
A la force de mes pieds ou même
Avec un bâton religion qui ne sème
Que des ordres de marche, sans arche, sans nuée,
- Là où c'est l'intuition, le subtil, l'esprit vif,
L'Amour en sa passion qui seuls peuvent élever !
Et moi dans la vallée sombre et profonde,
Qui désire, souffre ou soupire parmi les ombres
Du Réel, sans zèle, faussement équipé
D'une laïcité qui tient du plomb dans l'aile,
De l'idée, pléthorique en envies, jouissive à l'envi,
Entropique à la fin, isolante - ni du froid ni du chaud -
Nous laissant seul-e, dénudé-e, sur un lit de rivière
Asséchée, sur un lit sans tain, défait, lit de rien.
L'Amour beau est trop haut, là où les êtres et les choses
Sont éternelles plus que les neiges, là où les grèves
Se désagrègent ou, balayées par la douceur
Eclosent de vie : l'amour est plein de vie !
Qui me fera monter, asseoir et contempler ?
L'abîme est trop immense, ce Dieu Amour
Que je veux, inaccessible, comme invincible,
Fermé, enclos, trop lisse, sans prise…
Je vois - mais est-ce un mirage, un faux espoir,
Réminiscence douteuse, encore simple ciboire ou enfin
Réponse clarifiante !? -, je vois du sang,
Du sang coulé, qui coule encore rouge vermeil,
Carmin, dissout la croûte, le Mal s'y engluant,
Avec aussi une eau, unique, lustrale, qui sort de ce roc élevé,
Forcé, percé, pillé mais pas abandonné
Qui donna, qui donne encore et donnera toujours,
Homme-roc dont les effets sur qui croit sont la paix
Et l'amour retenu en otage retrouvés.
Je regarde et je crois et voilà :
Aimé-e, croyant-e, je suis sauvé-e.
C.T. 12-12-16 ALGDDV
Published by Claude Thé
-
dans
poésie-vie
amour
rédemption
réflexion
Spiritualité
oser toucher la lumière
commenter cet article …
commenter cet article …