20 avril 2017
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Une campagne de coups bas et de cous hauts ?!
Il y eut les coups de semonces à renverser un boeuf - qui ont finalement confirmé deux bonnes choses :
1/ qu'une moralisation de l'usage des euros-contribuables était à redéfinir dans le monde politique, et
2/ la solidité psychologique de François Fillon (et rien d'autre de probant) - une solidité de caractère qui ne saurait être un luxe pour diriger la France d'aujourd'hui.
Et il y a aussi je crois des détails, qu'il nous faut observer pour savoir vers quoi les candidats veulent nous faire naviguer. Pour moi, qui me suis forgé une opinion, il n'en manque pas, mais je voudrais ici juste en partager deux ou trois avec le lecteur, la lectrice qui s'interroge et réfléchit.
1 - Le maintien des "petits" candidats - ayant une audience qui ne peut leur permettre d'espérer être au second tour - pose question.
Après qu'ils aient eu 500 signatures, et qu'ils aient pu faire entendre leur voix au plan national, pourquoi ne se désistent-ils pas au profit du plus près de leur sensibilité dans la dernière ligne droite (cette semaine) ?
Ils seraient un peu comme ces équipiers de leur champion cycliste qui mènent le train ou préparent le sprint afin d'assurer une victoire commune par le mieux placé pour gagner ?
Vous me direz : Allons, chacun roule pour sa propre boutique !... et c'est bien le problème ! Le nez dans le guidon, chacun perd de vue la ligne d'arrivée, le fait qu'il faut gagner (concrétiser). Chacun ne se défonce donc que pour sa gloriole d'un instant - d'où "les cous hauts" de ma première ligne. Aucun n'a le regard juste, désintéressé quant à lui ou elle-même, le regard de qui serait désireux au plus profond de son coeur que la France et les français se désenvasent de la mouise accumulée.
J'ai écrit par ailleurs que cette attitude égocentrée est du à un fond collectif dramatiquement inconscientisé venu de Marx - rien de moins ! -, qui l'a baptisé "lutte des classes". Au lieu qu'on ait reçu et maintenu par mise en pratique le "Aimez-vous les uns les autres" de Jésus (qui se décline entre autres par "Aidez-vous les uns les autres." et non par "Dépouillez-vous les uns les autres").
Cela est vrai de droite comme de gauche, tant le coeur de l'homme est identique dans ses méandres égocentrés et egocentriques.
ET DONC LA DÉMOCRATIE !
Si donc les candidats n'ont pas eu cette intelligence (dans le sens de conscience éclairée) de la "main d'association", le votant peut l'avoir et cesser maintenant de suivre celui ou celle qui ne le mène plus que dans le mur - infranchissable du second tour.
En réalité, tant pis si on doit laisser un (certain) idéal - c'est pour y laisser moins de plumes ! - Car à quoi sert la poursuite d'un idéal qui manifestement ne pourra venir à terme ? Il vaut mieux lui préférer celui qui peut paraître moindre à nos yeux, mais qui pourra arriver bien plus sûrement à un des deux sièges du second tour. Ce sera bien mieux que de lui retrancher ma voix - càd d'en laisser comptablement une de plus dans le camp d'en face ! Voyez-le : Voter "petit" candidat de droite-centre, c'est au final pour ce premier tour comme voter pour le mieux placé de gauche-centre...
Tant pis donc si on laisse une "petite" figure, sympathique, même valeureuse, pour celle qui, à droite, n'est pas si éloignée de mes vues et possède déjà un capital de supporters qui l'approchent de la finale !
Jésus a compris qu'il fallait qu'il sacrifie sa vie pour en sauver un maximum. "Qui veut sauver sa vie la perdra" dit-il avant de se laisser arrêter et crucifier - pour nous. Je dois renoncer, me sacrifier parfois, si je veux par exemple que mon couple perdure. C'est ainsi, compte tenu que je ne suis pas parfait et que mon épouse ne l'est pas non plus... et que personne ne l'est.
La paix qui en résulte, pour toute la famille voire plus largement, même fragile, est préférable à tel gain personnel immédiat - égoïste ou égotique - que je pourrais obtenir par ailleurs.. dont on sait bien aussi que les effets secondaires néfastes ne sont pas absents (perte de paix, insécurité du plus faible - dont les enfants -, conflits interminables, dislocation familiale et intérieure...).
Tel entrepreneur peut aussi parfois avoir à sacrifier tel stock qui ne se vend pas, qui lui coûte cher par son volume, pour se donner le moyen de mieux gérer la suite de son affaire.
Réfléchissez donc avant de voter pour un candidat qui aurait tout à gagner à rejoindre un leader encore présidentiable - auprès de qui d'ailleurs il pourrait trouver une fonctionnalité nationale mieux intégrée. Vous pouvez même encore lui dire si vous êtes en relation avec un tel "petit" candidat.
Certes les sondages peuvent tromper, mais je ne crois pas qu'il y ait parmi nous un outsider qui jaillisse de ses starting-blocks comme Trump aux USA, ne serait-ce que parce qu'il faut aussi un budget adéquat pour cela, et rien dans la campagne n'a montré cela...
Vous voyez, c'est une paille, un détail un "petit" candidat, mais il ne faudrait pas qu'il devienne (et il y en a plusieurs du côté droit) un grain de sable qui enraye la mécanique dont finalement il est proche, au profit (par ce défaut) d'une machinerie qui ne fera pas tant de cadeaux qu'il en est promis... Bien sûr je cherche à privilégier le coeur en beaucoup de choses, mais la raison et la logique ne sont pas sans intérêt quand il y a certains caps à franchir.*
2 - Un autre détail, pas des moindres, entendu de M. Macron ce lundi 17 avril face aux deux journalistes du JT de TF1. En une brève séquence, il a ajouté au malaise qui me semble-t-il accompagne sa campagne. Il a montré là quelles ambiguïtés peuvent être cachées dans son programme. Avez-vous fait attention ? Ou étiez-vous devant un écran à ce moment-là ?
Il n'a pas voulu répondre à une "petite" question - petite mais qui devient très importante : la question sur la 1ère mesure qu'il prendrait s'il devenait Président.
Il a répondu que c'était "un mystère" !... qu'il voulait se garder ! Cela est proprement inacceptable ! D'autant plus dans une campagne où beaucoup ont voulu mettre en lumière jusqu'à des parts intimes de la vie des candidats.
Là il s'agit de savoir par quoi il va marquer de plus fort, et donc pas seulement de manière symbolique, son quinquennat - s'il était élu. Et il ne veut pas que nous le sachions !
N'est-ce pas suffisant qu'on ait déjà connu un de ces coups d'éclat (il y a tout juste 5 ans), qui ne peuvent que déstabiliser et les consciences et le pays ? Les crises ne sont-elles pas suffisamment nombreuses !?
Car que peut être ce "mystère" !?... Mystère ! Qui donc, en conscience, voudrait prendre le risque de se retrouver avec une mesure qui pourrait être largement inacceptable !? Accepter ce genre de blanc-seing (papier blanc qu'on signe sans savoir ce qui va être écrit dessus) tiendrait de l'insouciance coupable, d'une confiance totalement aveugle, voire d'un suicide ! Bref, cela favoriserait l'idée de l'abandon consentie à quoi ?... si ce n'est à un plein pourvoir ! Ce qui bien évidemment est très dangereux.
Rien que cela suffit à rendre bien plus que méfiant, M. Macron étant un candidat pour qui le progressisme est une dynamique bonne en soi - alors que toutes les mesures voulues de progrès sont loin de conduire au(x) bien(s) escompté(s). Comment suivre quelqu'un qui pioche idées ici ou là, dont on ne sait où il pourrait réellement nous emmener, ni où il peut s'arrêter !? Là, c'est un détail de trop !
3 - Enfin l'abstention ou le vote blanc sont aussi une aberration de vue, car c'est laisser gagner celui qui sera élu ! Vérité de Lapalisse certes, mais à bien apercevoir, car après il ne faut plus se plaindre de rien ; il ne reste qu'à supporter sans un mot si ce n'est pas celui ou celle qu'on aurait... quand même préféré-e.
Voter est donc un acte responsable qui demande qu'on s'y arrête. Sachant qu'on n'est pas dans l'idyllique ou l'édénique comme certains le croient.
On est dans l'épaisseur - Simone Weil disait "la pesanteur" - de la pâte humaine. Visons quand même au plus juste.
Bonne réflexion, loin des influences qui cornent, parfois sans aucun argument, et toujours en toute partialité - forcément ! - à nos oreilles. Écoutez peut-être votre coeur, mais pas sans raison garder. Bon choix et bon vote.
Soyez béni-e... aussi en ce domaine, par Celui qui se soucie de nos débats - puisqu'il nous exhorte à l'inviter dans nos affaires > 1ère à Timothée, chap. 2.
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* Pour les croyants : illustration que la raison peut parfois avoir à l'emporter sur le coeur : Dieu qui est amour - ayant déclaré aux foules d'une voix audible que Jésus était son Fils unique bien-aimé (quand celui-ci se fit baptisé), l'abandonne 3 ans et 1/2 plus tard ! Dans le jardin soudain devenu inquiétant de Gethsémané, il le laisse arrêter par des jaloux et des méchants remontés, et juger par trois autorités différentes qui le condamnent en toute injustice, et le tuent comme un criminel...
Où était le coeur de Dieu à ce moment-là ? En berne, il saignait, attendant que l'injustice satanique soit à son comble - seul moyen pour délivrer l'humanité de la puissance démoniaque qui s'était imposé à tous ses leaders. Il attendait que son plan de rédemption s'accomplisse, de cette manière-là, selon la raison de ce qui est juste...
Et donc 3 jours et 1/2 après, pour rétablir la justice, l'amour et la puissance divines triomphent de la mort : Jésus est ressuscité, pour vivre désormais éternellement vainqueur sur ses adversaires - et en finalité pour partager cette éternité de vie retrouvée avec quiconque d'entre nous croirait en lui...
Published by Claude Thé