31 mars 2020
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MISES EN CROIX
On sait (normalement) que Jésus a été crucifié injustement.
Certes, on ne peut pas se trouver ainsi crucifié pour rien, sans raison : La raison était qu'il prenait alors sur lui toutes nos fautes et leurs conséquences (dont la mort fait partie).
Depuis quelques semaines la plus grande église de France, vivante par ses près de 2 000 membres réguliers, La Porte Ouverte de Mulhouse, est montrée du doigt, huée, accusée, moquée, blessée... comme son Maître Jésus-Christ à partir du jardin de Gethsémané jusqu'au mont Golgotha.
QUEL EST SON CRIME ?
On lui reproche d'avoir été le point d'insertion de l'épidémie en France, par un grand rassemblement (annuel) qui se déroula du 17 au 21 février (2020).
Il convient de démentir cette rumeur (plutôt que de la colporter).
En effet, l'économiste Liliane Held-Khawam @k_lhk twitte: Un habitant de Colmar testé positif au Covid-19 en... décembre 2019. (lien audio).
Cet habitant de Colmar âgé de 46 ans explique: « J’ai été atteint par le coronavirus début décembre 2019 sans pour autant avoir quitté le territoire français depuis plus de six mois. En date du 3 décembre, j’ai eu mes premiers symptômes qui se sont manifestés par une énorme fatigue, les jours précédents, des céphalées très douloureuses, une baisse de pression artérielle […], une perte de goût, d’odorat pendant au moins 3 jours, de la fièvre naturellement qui est montée très brutalement et que le paracétamol ne faisait pas beaucoup baisser, aussi des sensations que l’infection descende dans les voies respiratoires, c’est-à-dire larynx, pharynx et poumons. S’en est suivi une surinfection pulmonaire foudroyante au point d’entendre ma respiration siffler, comme si j’avais été asthmatique, et ce en moins de 96 heures. Et tout ça malgré le traitement aux aérosols et antibiotiques prescrit par un ami médecin. Cependant il m’a fallu presque quatre semaines après le 23 décembre pour récupérer mes facultés respiratoires et pulmonaires totales, parce qu’une toux intempestive ne cessait de me gêner...
J’ai commencé à m’inquiéter parce que la fièvre restait élevée. […] Au radio scanner des poumons, j’avais 5 tâches, 4-5 tâches sur les poumons. […] Je ne m’attendais pas à être foudroyé de cette manière-là. […] Ça a été énorme. […] Une respiration coupée, une respiration sifflante comme ça, je n ‘ai jamais eu. […] Ça a été foudroyant. Ça a été très, très, très violent. »
Le témoin évoque ensuite plusieurs personnes de son entourage qui ont été malades, dont une pharmacienne et un dentiste.
Pour Liliane Held-Khawam, ce témoignage « revêt une importance capitale ». Entre autres raisons, parce qu’il a été testé positif, que son infection « remonte à novembre 2019, si l’on prend en compte la période d’incubation de 14 jours », et qu’il n’a « pas quitté le territoire français durant les 6 mois qui ont précédé son infection » et ne peut donc pas être le « patient zéro ».
L’économiste affirme alors sur son blog :
« Le virus était donc déjà présent sur sol alsacien/français. La gestion de l’épidémie a démarré avec des mois de retard. »
"SEUIL AYANT PERMIS L'ALERTE" PLUS QUE POINT DE DÉPART
Le pasteur de l'église de Mulhouse Samuel Peterschmitt, lui-même atteint par le COVID-19 et aujourd'hui sorti d'affaire, rappelle que l’église fut plutôt « le seuil d’alerte » de la contamination en France:
« C’est nous qui avons donné l’alerte et fait les premiers dépistages. Ce sont les membres de la Porte Ouverte qui ont été les premiers dépistés. Mais il est clair qu’ils n’étaient pas les premiers malades. Seulement les premiers détectés. D’où le fait que nous avons la conviction que nous ne sommes pas le point de départ, mais le seuil d’alerte. »
Il précise que « c’est établi aujourd’hui de plus en plus clairement, que des patients très suspects du COVID-19 étaient déjà infectés à la fin du mois de janvier et au début du mois de février. À l’appui, il y a l’observation d’une recrudescence de syndromes grippaux. Et à cette période, ces symptômes n’étaient pas perçus comme le COVID-19, mais aujourd’hui, il y a des signes évocateurs, qui étaient déjà signalés, comme la perte de l’odorat et du goût notamment. Et ces malades victimes de la contagion, étaient sans lien, ni entre eux, et sans lien avec l’église de la Porte Ouverte. »
COUPABLES OU VICTIMES
Certes le fait d'un rassemblement de milliers de personnes à ce moment-là a favorisé la propagation de ce coronavirus où des personnes contaminées retournèrent chez elles, à une date où il n'était encore question ni d'un risque grave de contamination en France ni de confinement (mis en place le 17 mars, plus de trois semaines après la fin des réunions).
En tant que chrétien, la question de notre responsabilité au sujet de ce qui nous arrive, de bien comme de mal, ne peut être escamotée.
La Bible assure avec force et répétition que l'Eternel-Dieu garde ceux qui croient fidèlement en lui. Par exemple le psaume 91 est très clair et affirmatif:
"Celui qui demeure sous l'abri du Très Haut Repose à l'ombre du Tout Puissant. 2 Je dis à l'Éternel : Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie ! 3 Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, De la peste et de ses ravages. 4 Il te couvrira de ses plumes, Et tu trouveras un refuge sous ses ailes ; Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. 5 Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, Ni la flèche qui vole de jour, 6 Ni la peste qui marche dans les ténèbres, Ni la contagion qui frappe en plein midi. 7 Que mille tombent à ton côté, Et dix mille à ta droite, Tu ne seras pas atteint..."
Alors donc ?
Si on lit bien, on ne peut occulter le 1er verset : "Celui qui demeure sous l'abri du Très Haut Repose à l'ombre du Tout Puissant."
Or, bien que chrétien aimant Dieu et désirant suivre fidèlement Jésus dans ses voies justes, agréables et parfaites, on reste chacun des pécheurs, imparfait quant aux lois (protectrices) divines, des fauteurs potentiels, soumis à des tentations et à la force pas toujours encore maîtrisée de pulsions ou autres centres d'intérêt mauvais dont on n'arrive pas (encore) à se détacher. (La vie chrétienne étant une marche de libération en libération, comme de connaissance en connaissance).
Et donc ainsi, on peut ne pas "demeurer" sous la protection absolue de Dieu. Ce qui explique que des chrétiens ont pu être - sont - contaminés.
C'est alors, surtout dans un contexte de jugement global de toute la terre habitée, une conséquence d'une faute réitérée non vue ou mal vue en tant que telle. C'est donc un rappel à se tenir dans une plus grande proximité et lumière du Très-Haut, du Tout-Puissant.
Le vrai Dieu, fidèle à son alliance faite à travers la personne crucifiée et ressuscitée de Jésus, nous offre toujours sa grâce, son pardon, quand nous voyons nos fautes, selon que "Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.10 Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n'est point en nous."
Donc ne "jetons pas la pierre" comme voulaient faire les religieux face à une femme surprise en adultère, mais ayons compassion... non sans chercher ce qu'on peut apprendre de toutes nos épreuves.
Les progrès en tout ne passent pas souvent par la facilité, et l'épisode de la tour de Siloé nous rappelle ou apprend ce qu'il en est nous concernant tous.
Je pense aussi que s'il y eut des fautes (par faiblesses psychiques) causes de la contamination dans ce camp de Dieu, la faiblesse physique de personnes ayant jeûné pendant cette semaine (de jeûne et prières), peut avoir favorisé l'emprise du virus sur des corps sous-alimentés. De même la fatigue accumulée par des surcharges régulières de travail (trop d'activités, de choses à gérer, de projets mis en route...) peuvent affaiblir nos organismes.
Dans tous les cas, le vrai Dieu créateur et rédempteur n'est pas pris au dépourvu et de court, mais soit il fait entrer à La maison celles et ceux pour qui c'était finalement mieux ainsi (selon que si la foi s'arrêtait seulement à la vie sur cette terre, "elle serait vaine" dit la Bible). Soit il va enrichir de cette expérience et des leçons qu'il y a à en tirer celles et ceux qui restent encore pour quelque temps de ce côté-ci de la vie.
Car "Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. 29 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères."
LA PORTE OUVERTE BLESSÉE, MAIS PAS CRUCIFIÉE
L'église Porte Ouverte de Mulhouse fait référence à une porte dont parle le livre de l'Apocalypse, "que nul ne peut fermer."
Elle reste donc ouverte, par internet, et surtout par la foi qui demeure de tous ceux qui en sont la vie, le corps spirituel, les "pierres vivantes".
Si donc elle est ici par le covid-19 et les mesures gouvernementales - auxquelles se soumettre - pours le moment fermée, ses membres blessés, affectés, c'est aussi pour qu'elle sache mieux trouver comment permettre à Celui qui en est l'origine, Jésus et le Saint-Esprit, de mieux la visiter et la conduire, de mieux l'épurer (spirituellement) et la centrer au plus près possible de la Parole écrite... afin qu'en sortent davantage des disciples aguerris que des chrétiens (encore) trop nourris sans efforts personnels, ce qui les laisse faibles dans la foi et vulnérables.
Enfin que tous nous réalisions qu'il n'est plus temps de faire n'importe quoi, que les temps sont fâcheux (les signes sont nombreux pour nous en avertir) étant ceux de la fin d'un ordre du monde appelé à disparaître - et non à être amélioré.
Un ordre qui tient d'une volonté persistante maligne à vouloir globaliser, uniformiser, dépersonnaliser, soumettre, jusqu'à l'esclavage, le genre humain, ce qui tend régulièrement à des prises de décisions visant à établir un impérialisme, une gouvernance mondiale centralisée, et par là toujours un totalitaire déshumanisant.
C'est un coup d'arrêt à cela auquel on assiste, dans lequel on est pris ayant aussi chacun de nous, à revoir nos comportements, nos priorités, notre rapport au temps qui nous est accordé, à Dieu le créateur, à la mort non seulement physique mais éternelle (de l'âme que nous sommes au premier chef).
"Ne craignez pas ceux qui tuent le corps (les virus, les hommes, les démons) qui ne peuvent tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne."
Et puis cette promesse permanente du Dieu vivant: "Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, -je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays."
Profitons donc chacun de ce confinement pour que ce soit comme une porte fermée de notre chambre dans laquelle nous pouvons mieux nous isoler avec le Dieu véritable, pour le prier... et chercher loin des bruits (différents aspects de) sa face.
Ici en lien > la réunion-culte de la Porte Ouverte du dimanche 29 mars (2020 (message vers 42 mn, après les chants si vous ne voulez pas les écouter ou les écouter après).
Soyez béni-e, et cherchez Dieu : il se laisse trouver...
D'autres articles sur le coronavirus covid-19 regroupés ici Chroniques de Corona
Published by Claude Thé, humanité et spiritualité
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