Le texte de ce qu'on appelle le mémorial de Pascal n'est pas facile à trouver recopiable sur le net. D'où ici ce texte qui peut être reproduit.

Il exprime ce que cet homme humble, surdoué et aimant la vérité sous toutes les formes qui lui permettent de se développer, véçut comme expérience d'une visitation divine pendant une certaine nuit. Il a alors 31 ans, et vivra à la suite entre 8 ans (il avait un handicap et je ne sais quelle maldie).

A la suite, il porta toujours ce texte sur lui, cousu dans la droiture d'habits qu'il portait... sans doute comme un signe et surtout l'expression d'une réalité qui pouvait le soutenir face à toutes sortes de  tentation ou force maligne voulant lui faire oublier ou dévier d'une foi authentique fondée sur ce qui est véritable.

DEUX HEURES D'EXTASE

"L’an de grâce 1654. Lundi, 23 novembre, jour de saint Clément, pape et martyr et autres au martyrologe, Veille de saint Chrysogone, martyr, et autres. Depuis environ 10 heures et demie du soir jusques environ minuit et demi, Feu. « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob » non des philosophes et des savants.

Certitude. Certitude. Sentiment. Joie. Paix. Dieu de Jésus-Christ. Deum meum et Deum vestrum (mon Dieu et votre Dieu) « Ton Dieu sera mon Dieu » Oubli du monde et de tout, hormis Dieu. Il ne se trouve que parmi les voies enseignées dans l’Évangile. Grandeur de l’âme humaine. « Père juste, le monde ne t’a point connu, mais je t’ai connu ». Joie, joie, joie, pleurs de joie.

Je m’en suis séparé : Dereliquerunt me fontem aquae vivae. (Ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive) « Mon Dieu me quitterez-vous ? » Que je n’en sois pas séparé éternellement. Cette est la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Jésus-Christ. Jésus-Christ. Je m’en suis séparé ; je l’ai fui, renoncé, crucifié.

Que je n’en sois jamais séparé. Il ne se conserve que par les voies enseignés dans l’Évangile : Renonciation totale et douce. Soumission totale à Jésus-Christ et à mon directeur. Éternellement en joie pour un jour d’exercice sur la terre. Non obliviscar sermones tuos (Que je n’oublie pas tes paroles). Amen.

 Dans la doublure du vêtement de Blaise PASCAL (âgé alors de 31 ans), manuscrit autographe trouvé à sa mort, relatant la nuit d’extase du 23 novembre 1654.